Le chef de la NSA israélienne démissionne, faute d’avoir pu empêcher l’attaque du 7 octobreLe général « Y » (Yossi Sariel) lors de la cérémonie de prise de commandement de l’unité en février 2021 IDF Spokesperson’s Unit / CC BY-SA 3.0

Le chef de la NSA israélienne démissionne, faute d’avoir pu empêcher l’attaque du 7 octobre

Le chef de la NSA israélienne démissionne, faute d’avoir pu empêcher l’attaque du 7 octobreLe général « Y » (Yossi Sariel) lors de la cérémonie de prise de commandement de l’unité en février 2021 IDF Spokesperson’s Unit / CC BY-SA 3.0

Le général de brigade Yossi Sariel, commandant de l’unité 8200 de Tsahal, l'équivalent israélien de la NSA, a annoncé son intention de démissionner. Il évoque ce qu’il considérait comme sa responsabilité dans les failles qui ont conduit au massacre du 7 octobre 2023.

Le général a reconnu que l’enquête préliminaire sur le rôle de l’unité 8200 dans les échecs du 7 octobre avait constaté que « dans les années, mois, jours et heures qui ont précédé l’attaque surprise », l’unité avait rédigé des rapports détaillés sur « le projet d’attaque du Hamas dans sa version opérationnelle », rapporte The Times of Israel.

Néanmoins, déplore Yossi Sariel, « les informations détaillées qui ont été produites et diffusées à propos des projets du Hamas et de ses préparatifs ne sont pas parvenues à éveiller suffisamment l’attention, que ce soit au sein de la communauté du renseignement ou de l’armée, de notre unité ou de nos partenaires ».

8200 avait identifié les préparatifs d'une « invasion de grande ampleur »

L’Unité 8200 avait, en effet, « dès avril 2022, obtenu un document précis exposant les projets du Hamas pour une telle attaque – document qu’elle n’a jamais fait suivre au chef d’État-major », relève le Times :

« L’Unité 8200 avait par ailleurs rassemblé un dossier le 19 septembre – soit moins de trois semaines avant le 7 octobre – disant que le Hamas s’entraînait pour une invasion de grande ampleur en Israël. Ce dossier n’aurait pas été pris au sérieux par les plus hautes autorités de la communauté du renseignement. »

Le Times rappelle que d’autres hauts responsables des services de sécurité ont, eux aussi, quitté leur poste dans les mois qui ont suivi l’attaque du 7 octobre, « mais la majeure partie des hauts-gradés de Tsahal sont toujours là » :

« En juillet, le chef du district sud de l’agence de sécurité du Shin Bet a démissionné et, avant lui, en avril, le général de division Aharon Haliva, chef de la Direction du renseignement militaire. En juin, le général de brigade Avi Rosenfeld, chef de la division de Gaza, avait annoncé sa démission, tout comme le général de brigade Amit Saar, chef de la division de la recherche de la direction, en mars, après avoir été diagnostiqué d’un cancer. »

Le chef de 8200 trahi par les méta-données de son e-book

L'identité du patron de l'unité 8200, qui est d'ordinaire tenue secrète, avait été découverte en avril dernier par le Guardian dans les méta-données d'un ebook qu'il avait auto-publié sur Amazon. Il y théorisait les programmes d'intelligence artificielle utilisés pour cibler et bombarder les personnes identifiées comme « terroristes » (et leurs familles) à Gaza.

« Where’s Daddy ? » et l'« usine d’assassinats de masse »

Le média indépendant + 972 a depuis révélé que l’un des modèles algorithmiques utilisés par Tsahal, « Habsora » (évangile), avait été décrit par un ancien officier du renseignement comme une « usine d’assassinats de masse » qui « met l’accent sur la quantité, pas sur la qualité » des cibles recommandées.

Les forces armées israéliennes ont en effet eu recours à un système automatisé cyniquement appelé « Where’s Daddy ? » (Où est papa ?), conçu spécifiquement pour suivre les individus ciblés et les bombarder lorsqu’ils rentrent chez eux. Et ce, quitte à faire s’effondrer la maison sur toutes les personnes qui s’y trouvaient et décimer sa famille, femmes et enfants compris, ou encore à les tuer alors même que la cible aurait, à tort, été identifiée comme étant rentrée chez elle.

Commentaires (2)


en même temps :
-pourquoi s'étonner aujourd'hui? depuis les années 2000 leur stratégie est de décimer le foyer complet, peu importe qui s'y trouve, pour avoir la certitude que le terroriste soit neutralisé : a t-on fait différemment en france pour les frères kouachi? pour d'autres terroristes? est ce que les américains se sont limités à neutraliser OBL au pakistan?
-leur détermination à la vindicte militaire est quelque chose qu'ils revendiquent, mais surtout : qui n'est pas gratuite.
On ne peut pas vraiment dire qu'en ce moment ils visent uniquement les terroristes, ils ont plutôt tendance à teste leurs outils sur l'ensemble de la population de Gaza. Tout ce qu'ils doivent faire c'est cibler ce qui dépasse, terroriste ou non, et hop, on affine les outils pour les prochains meurtres. On a vu les familles de certains journalistes victimes de plusieurs frappes, y compris cette journaliste qui en direct a vu l'immeuble où était sa famille être détruit derrière elle pendant qu'elle couvrait d'autres frappes. Ou encore ce père parti déclarer ses deux nouveaux nés et qui revient avec les actes de naissance pour voir que son appartement a été, avec énormément de précision, détruit avec son épouse et ses gosses dedans.

A mon avis, au terme du génocide, ils auront développé tant d'expertise dans les assassinats "ciblés" par I.A. qu'ils vont commencer à massivement exporter la technologie.
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